Le 2 septembre 2019 dernier et nous voilà repartis (ou partis) pour une nouvelle rentrée des classes. Alors quelles sont donc les peurs, mais aussi les angoisses que vivent nos enfants ou simplement nous en tant que parents.
Pleurs, insomnies, boule au ventre, la rentrée des classes provoque parfois des angoisses plus ou moins fortes pour les enfants (et les parents aussi 😉).
Simple inquiétude ou peur plus profonde, ensemble essayons de trouver des méthodes, des jeux mais aussi la compréhension nécessaire à cette inquiétude.
Tout d’abord, essayons de comprendre l’angoisse de l’enfant (et du parent).
Pourquoi on a peur de la rentrée ?
Lors de son entrée en maternelle, en élémentaire, au collège, au lycée ou même à l’université, l’angoisse se conjugue à 2. Les parents angoissent de laisser (abandonner ?) leurs enfants qui à leur tour éprouvent une grande difficulté à s’éloigner du nid douillet familial, ou qui ont la peur de l’échec scolaire (grosse attente des parents sur les résultats scolaires) ou de l’inconnu tout simplement.
A la maternelle, les enseignants font face à la peur de séparation que peuvent éprouver les enfants mais surtout les parents. Cette angoisse de l’enfant, est juste un moyen de faire face à la rencontre d’un environnement étranger. Lors de l’inscription à l’école, n’hésitez pas dans la mesure du possible, à demander à la directrice la possibilité de visiter l’école mais aussi une classe afin que l’enfant puisse matérialiser et s’approprier « son école ». Les pédiatres et les pédopsychologues conseillent ainsi aux parents dont les enfants rentrent en maternelle de prendre le temps de visiter l’école et surtout de familiariser l’enfant à son futur environnement en organisant des activités autour de l’école bien avant la rentrée. Durant l’été, quelques jours avant la rentrée, n’hésitez pas à organiser des moments de balades et de jeu à proximité de l’école en expliquant bien à l’enfant que c’est ici « son » école et tout ce qu’il pourra y faire en compagnie d’autres enfants. Dans les discussions avec l’enfant, il faut parler de manière positive de l’école à son enfant avec tous ce qu’il pourra y faire, les choses qu’il pourra y et ne pas hésiter à prendre les aînés (s’ils existent) comme témoins pour faire passer le message.
En fonction de l’âge de l’enfant, un compte-dodos pour rassurer l’enfant peut être un précieux allié pour lui expliquer la rentrée. Il existe une multitude façon de fabriquer un compte-dodo écologique et économique. Une feuille avec 10 dessins à colorier, 10 pommes de pin (tiens tiens !) qu’on décrochera tous les jours peuvent faire l’affaire. Chaque jour, on instaure un rituel de décrochage de pomme de pin ou de coloriage où on prend le temps d’expliquer à l’enfant qu’est ce qu’il pourra découvrir à l’école ; et c’est aussi une occasion de dédramatiser la rentrée en transformant ces petits moments à un moment de complicité parents-enfants. Au fur et à mesure, l’enfant va se prendre au jeu et cela permettrait d’accueillir la rentrée comme le but d’un jeu qu’il aura pris plaisir à découvrir dans le temps.
2 semaines avant la rentrée, il faut commencer à gérer le rythme du sommeil. D’une manière générale, il n’est jamais bon de laisser les enfants veiller tard. Donc 2 semaines avant les vacances, il faut expliquer à l’enfant que c’est important de commencer à retrouver un rythme « normal » de sommeil et que ce n’est absolument pas une punition mais une façon de permettre à son corps de retrouver la forme pour faire toutes les belles choses qui l’attendent à l’école.
Et voici venu le Jour J
Si vous avez la possibilité, n’hésitez pas à poser 1 jour de congé ce premier jour des classes. Cela vous évitera un stress inutile dans votre travail.
La veille de ce jour J : c’est le moment de finaliser les derniers préparatifs et de finaliser le cartable et les affaires de l’école. Il est important de faire participer l’enfant au maximum aux préparatifs. Il faut donc amener l’enfant à préparer ses affaires et n’hésitez pas à lui demander quel doudou ou quel objet familier il aimerait retrouver dans ses affaires de classe (non la dinette, le chat, le chien ou le gros camion de pompier ne peuvent pas venir à l’école). Ce doudou pourra jouer le rôle de confident durant ce premier jour et l’enfant pourra lui confier tout ce qu’il aimerait dire à sa maman ou à son papa. Le soir venu, Doudou racontera donc aux parents le premier jour de l’enfant.
Le jour J : le plus important est de ne pas rester trop longtemps. Il faut bien entendu respecter le rituel câlin, embrassades et bisous du matin. Mais dès que la maman ou le papa ressent l’angoisse monter, il est temps de partir. Gardez à l’esprit que le corps enseignant est constitué de professionnels formés pour prendre en charge votre enfant et ils savent pertinemment ce que vous ressentez à ce moment. Les questions d’organisation ou de déroulement des journées de votre enfant pourront être posées 2 ou 3 jours après que la rentrée soit passée. L’enseignant de votre enfant vous remettra rapidement tout ce dont il a besoin de votre part dès la 1ère semaine de classe, donc inutile de vous angoisser et dites vous que ce que l’enseignant attend de vous, c’est lui qui vous le posera directement.
Et les plus grands alors ?
Pour les plus grands au CP, au collège ou même à l’université, la rentrée des classes peut faire ressurgir des angoisses pour l’enfant avec la peur de l’inconnu, la peur de retrouver des harceleurs en classes ou tout simplement la peur de l’échec scolaire.
La peur de l’échec scolaire, notamment pour les enfants qui sont en 3ème au collège ou qui préparent le bac est liée à une angoisse de performance. L’enfant, influencé par les mots ou les dires de ses parents, peut se mettre la pression d’entrée de jeu pour ses résultats scolaires. Il se met la pression et il a l’impression qu’il ne sera pas à la hauteur des attentes de ses parents. Il est important lors de ces rentrées de faire attention aux mots que nous parents utilisons envers nos enfants. Il ne faut pas hésiter à partager nos échecs avec nos enfants et de leurs expliquer que cela ne nous a pas empêché d’être là où nous sommes aujourd’hui avec un ou des enfants magnifiques. En dédramatisant un échec possible, on peut montrer à l’enfant que la vie n’est pas une trajectoire linéaire et que le plus important est l’investissement que nous mettons en place sans forcément penser aux résultats derrières.
La peur des harceleurs est aussi un sujet tabou mais qui nécessite toute notre attention en tant que parents. Le harcèlement dont peut être victime votre enfant peut prendre différentes formes : violences physiques, psychologiques, cybernétiques (réseaux sociaux notamment) ou sexuelles. Il faut d’emblée différencier le harcèlement physique de la violence. Il peut arriver que des enfants se bagarrent ou montrent une attitude violente mais sans aucune volonté de harcèlement. Un harcèlement physique se caractérise par une violence physique répétée, volontaire et qui s’inscrit dans le temps (pour porter plainte contre le harcèlement, il faudra par exemple prouver que ce n’est pas la première fois et que c’est intentionnel). 5 signes fondamentaux doivent vous pousser à agir concernant le harcèlement de votre enfant :
- Votre enfant ne veut plus à l’école ou traîne des pieds ;
- Votre enfant présente des bleus sur le corps ou son matériel est souvent détérioré. Même s’il vous explique que c’est lui qui est un peu gauche ou maladroit, c’est un signe qu’il faut commencer à le surveiller de plus près ;
- Votre enfant est souvent épuisé et présente des troubles (pleurs quand il est seul, cauchemars, des maux de ventre, des maladies liées au stress telles que l’eczéma ou encore des alopécies…) ;
- Votre enfant est isolé, mange seul à la cantine, il ne voit pas en dehors des heures de classe ses camarades et ne souhaite pas fêter son anniversaire avec ses camarades de classe ;
- Votre enfant voit ses résultats scolaires baissés, il commence à sécher les cours
Quand votre enfant présente au moins 3 de ces signes, il est grand temps d’employer les grandes méthodes. On commencera par expliquer à l’enfant ce que nous parents ressentons. L’idée ici est de ne pas le forcer à nous parler mais d’essayer de trouver des mots pour se mettre à sa place et de lui expliquer nos peurs en commençant par exemple à lui dire que « Nous savons que dans certaines écoles, des enfants sont harcelés, je me demande est ce que dans ton école, il y’a des enfants qui harcèlent d’autres enfants et s’il y’avait des enfants qui t’embêtaient toi aussi ? ». L’objectif de ces discussions est d’amener l’enfant à se sentir en sécurité avec ses parents et surtout à lui faire comprendre que nous sommes prêts à l’écouter et à l’aider. Il est important de lui faire comprendre qu’il ne sera pas seul à affronter ces autres enfants harceleurs mais que nous parents nous allons aussi l’aider et être présents.
Si le harcèlement est avéré, il ne faut surtout pas essayer de le résoudre seul. Commencez déjà par amener votre enfant consulter un professionnel de la santé qui devra se mettre en relation avec le médecin scolaire de l’enfant pour examiner l’état physique et psychologique de l’enfant. A la suite de ce constat, et fort du compte rendu d’une tierce partie, vous aborderez le problème avec la direction de l’établissement et le médecin scolaire, qui si nécessaire, pourront mettre en pratique un ensemble de mesures pour aider votre enfant. Pour aller plus loin dans le harcèlement scolaire, n’hésitez pas à consulter le site du ministère de l’éducation dédiée : https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/
La peur de l’inconnu est liée à un sentiment qui nous est vitale pour notre survie, sinon on essayerait tous de voler pour savoir si on en est capable. L’inconnu consiste en une menace incertaine dont on ne peut prévoir ni l’incidence, ni l’intensité, ni la fréquence, ni la durée. Votre enfant qui démarre une nouvelle vie en classe a peur de cet environnement qu’il n’arrive pas à appréhender dans toute sa mesure. C’est une réaction tout à fait normale et en tant que parents, nous nous devons de l’accompagner et extérioriser cette peur. Pourquoi notre enfant a peur de quelque chose qu’il ne connait pas ? La réponse et l’aide que nous pouvons lui apporter se trouve dans cette question : notre enfant est effrayé par son incapacité à déterminer clairement de ce qui va l’attendre en cette année scolaire. Pour l’aider il faut réussir à minimiser l’inconnu que représente l’école, cette nouvelle classe, ces nouveaux camarades en l’invitant à formuler et à matérialiser ses peurs. Plus on lui expliquera ce qui va l’attendre en classe, plus votre enfant comprendra que l’inconnu n’en est pas forcément un et que pris 1 à 1, l’environnement « inconnu » ressemble plus ou moins à des environnements ou à des situations qu’il a déjà vécues et qu’il connait bien.
Nous espérons à travers cet article sur la rentrée vous donner quelques repères pour la préparer sereinement et surtout montrer à nos enfants que ce n’est pas parce qu’ils vont aller à l’école, que nous ne sommes plus présents.
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